Histoire du monastère

Notre monastère a été fondé par l’Abbaye Sainte-Cécile de Solesmes (Sarthe),
il appartient à la Congrégation de Solesmes qui a son origine et son centre dans l’Abbaye Saint-Pierre de Solesmes.

 

Sous la protection de l'Archange Michel

La fondation a été mise sous le patronage de l’Archange Saint-Michel par Mère Cécile Bruyère afin que son cri : « Quis ut Deus ? » entretienne au cœur des moniales de chaque génération une flamme de vaillance et de fidélité au service de Dieu.

« Sous le vocable de saint Michel, nous devons être dans la vérité. Quis ut Deus ? Il n’y a pas de place pour d’autre que Dieu. » (Mère Lucie Schmitt, 1ère Abbesse)

« Jouir du patronage de saint Michel est une grande grâce : son seul nom est tout un programme : Quis ut Deus ?, « Qui est comme Dieu ? » Trois petits mots qui suffisent à orienter notre vie par notre réponse : Nul n’est comme Dieu ! » (Mère Jeanne Paris, 3e Abbesse)

De 1898 à nos jours...

1898

Mère Cécile Bruyère, abbesse de Sainte-Cécile de Solesmes, fonde l’abbaye Saint-Michel de Kergonan située à Plouharnel (Morbihan).

histoire_1898_fondatrices-300x220La nouvelle fondation a été longuement désirée dès 1893, par Monseigneur Bécel, évêque de Vannes, et par un prêtre du diocèse, l’abbé Yves-Marie Schliebusch, curé de Kerentrech à Lorient et grand ami de dom Delatte, alors abbé de Solesmes. Deux monastères sont prévus : Sainte-Anne de Kergonan pour les moines qui devancent les moniales d’une année, puis l’abbaye Saint-Michel.

Le domaine de Kergonan a été acquis en 1895. Il comprend 75 hectares de landes, bois de pins, terres labourables et surtout des carrières de granit qu’il suffit d’exploiter pour construire les deux monastères. Une partie du terrain est attribué aux moines, l’autre aux moniales.

C’est le jour même de l’inauguration du monastère Sainte-Anne, le 3 mai 1897, qu’est posée par Monseigneur Bécel la première pierre de Saint-Michel.

Le 17 août, en gare de Plouharnel, par le train du matin, arrivent, dans un wagon à elles seules réservé, les vingt-trois fondatrices du monastère. À la tête du groupe, Mère Lucie Schmitt est la Prieure désignée par Mère Cécile Bruyère. Toutes les moniales (dont deux postulantes) proviennent de l’abbaye Sainte-Cécile, fondée en 1866 par dom Prosper Guéranger, abbé de Solesmes.

Les moniales s’installent dans l’aile ouest du monastère, la seule alors achevée.

Le monastère prend très vite son essor avec l’arrivée de plusieurs vocations bretonnes. L’abbé Schliebusch soutient ardemment la jeune communauté.

1901

La loi Combes de juillet 1901 sur les associations et congrégations religieuses contraint la communauté à s’exiler, comme toutes les autres communautés de la Congrégation de Solesmes. Les constructions de l’église et des bâtiments sont inachevées. Le chantier est fermé et tous les travaux arrêtés.

1901 – 1919 : Exil dans l’île de Wight en Angleterre

La communauté trouve d’abord refuge à Northwood, près de Londres, puis, les santés se détériorant, on trouve un autre lieu d’exil, sur l’île de Wight.

1906-1909 : À la demande de Monseigneur Gouraud, alors évêque de Vannes, les bâtiments vides de Saint-Michel de Kergonan sont mis à la disposition du grand séminaire : une centaine de séminaristes de Vannes feront leurs études dans nos murs, et plusieurs y seront ordonnés.

1910-1916 : les religieuses de la Retraite y établissent un pensionnat pour jeunes filles.

Vers la fin de la guerre 14-18, le monastère est occupé par des soldats américains.

1905

Alors que la communauté est en Angleterre, le pape Pie X érige le prieuré Saint-Michel en abbaye et élève sa Prieure, Mère Lucie Schmitt, à la dignité d’abbesse. La bénédiction abbatiale est conférée par l’évêque de Portsmouth, Monseigneur Cahill, le 8 mai 1905.

13 août 1919 : Retour d’exil

Après la Grande-Guerre, à l’invitation de Monseigneur Gouraud et de dom Delatte, la communauté reprend possession du monastère. Quelques travaux sont nécessaires après tant d’années et tant d’occupants successifs, mais il est impossible de songer à reprendre les constructions inachevées de l’église, faute de ressources matérielles suffisantes.

La « construction de la communauté » est, elle, pleine d’espérance : 37 moniales étaient parties en Angleterre, 51 en reviennent !

1938-1946 : Sous l’abbatiat de Mère Raphaël Estrabou

Après le décès de Mère Lucie Schmitt, le 15 janvier 1938, Mère Raphaël Estrabou lui succède le 2 février 1938. Elle reçoit la bénédiction abbatiale des mains de Monseigneur Tréhiou, évêque de Vannes.

Mai 1943 : les troupes allemandes réquisitionnent les bâtiments du monastère, laissant à la communauté les locaux de la ferme et l’exploitation des terres. Quelques moniales s’installent à la ferme pour la culture des terres et le soin des animaux afin de ravitailler la communauté réfugiée à Coët-Candec, en Grandchamp, à quelques kilomètres de Vannes.

Août 1944 : Les Allemands se retirent dans la « poche » de Quiberon, tandis que les forces françaises les remplacent à l’abbaye. Les bâtiments furent très endommagés par les occupants et les tirs entre forces adverses.

18 octobre 1945 : Retour de la communauté après la remise en état de l’abbaye.

1947-1982 : Sous l’abbatiat de Mère Jeanne Paris

Bénie par Monseigneur Le Bellec, successeur de Mgr Tréhiou, Mère Jeanne Paris devient la troisième abbesse de Saint-Michel.

16 octobre 1967 : Après des années de tourmente, l’abbesse et les moniales ont la joie de voir la réouverture du chantier de l’église. Comme pour le premier chantier, beaucoup de Plouharnelais participent à l’ouvrage.

17 octobre 1972 : Monseigneur Boussard, empêché par les funérailles de Monseigneur Le Bellec, demande à dom Jean Prou, abbé de Saint-Pierre de Solesmes, de présider la dédicace de l’église, en l’honneur de la Vierge Marie, Reine des Anges.

1983-2007 : Sous l’abbatiat de Mère Marie-Françoise Euverte

Quatrième abbesse de Saint-Michel, Mère Marie-Françoise Euverte reçoit la crosse et l’anneau des mains de Monseigneur Boussard, le 29 mai 1983, solennité de la très Sainte Trinité. Sous sa conduite, plusieurs moniales se firent pèlerines d’un jour pour recevoir le pape Jean-Paul II lors de sa venue à Sainte-Anne d’Auray, le 20 septembre 1996.

1998 : centenaire de la fondation.

19 avril 2007 : incendie accidentel de l’église abbatiale et d’une partie du bâtiment principal.

2007… : Sous l’abbatiat de Mère Laurence Dupré la Tour

Peu de temps après l’incendie, Mère Marie-Françoise demanda à être relevée de sa charge. La communauté choisit pour lui succéder Mère Laurence Dupré la Tour, alors Prieure du monastère.

La bénédiction abbatiale lui est conférée par Monseigneur Raymond Centène, le 2 décembre 2007, en l’église abbatiale de Sainte-Anne de Kergonan, les circonstances ne permettant pas cette célébration à Saint-Michel.

Fin 2007 : Restauration du bâtiment principal, et remise à neuf du noviciat.

18 septembre 2009 : Bénédiction de la première pierre du chantier de reconstruction de l’église.

19 avril 2010 : Bénédiction des trois nouvelles cloches par Monseigneur Centène.

29 avril 2012 : Consécration de l’église abbatiale par Mgr Raymond Centène.

Nos fondateurs

Dom Prosper Guéranger

histoire_fondateurs_DomProsper-238x300Après la Révolution de 1789 qui décima de nombreux ordres religieux en France, la vie monastique renaît à Solesmes (Sarthe) grâce à dom Guéranger (1805-1875).

Né à Sablé en 1805, dom Guéranger connut Solesmes dès son enfance. Au séminaire du Mans, il songea sérieusement à se faire moine. Sa vocation se précisa et, le 11 juillet 1833, il rétablissait en France l’ordre monastique dans l’antique Prieuré de Solesmes. Dom Guéranger fit profession à Rome, à Saint-Paul-hors-les-murs, le 26 juillet 1837, en la fête de sainte Anne.

Avec un sens très sûr de la tradition, dom Guéranger revint aux principes essentiels définis par la Règle de saint Benoît : vie de prière et de travail en commun, ordonnés à la contemplation des réalités invisibles, sous la direction de l’Abbé, père et maître spirituel de ses moines.

Au soir de sa vie, il rassembla un essaim de jeunes filles, avec Jenny Bruyère à leur tête, dont il se constitua le Père et le docteur. Ainsi naissait l’Abbaye Sainte-Cécile de Solesmes.

Le dévouement inébranlable de dom Guéranger envers l’Église est bien connu : il contribua à la restauration du chant grégorien, il est à l’origine du retour des diocèses de France à l’unité de la liturgie romaine et l’initiateur du mouvement liturgique contemporain. Défenseur de l’Infaillibilité pontificale, on ne peut oublier son rôle dans la définition du dogme de l’Immaculée Conception et son Année liturgique, sceau de l’amour qu’il portait à la liturgie, prière de l’Église.

« Toute ma vie, je n’ai servi d’autre cause que celle de l’Église catholique unie au Pape. »

 

Dom Paul-Henri Delatte

histoire_fondateurs_DomDelatte-216x300Troisième abbé de Saint-Pierre de Solesmes, il fut avec Mère Cécile Bruyère le fondateur de notre monastère.

Né à Jeumont (Nord) en 1848, il s’orienta très jeune vers le sacerdoce. Entré à Solesmes en 1883, il en devint l’abbé en 1890. Il décède le 20 septembre 1937.

Les premières années de son abbatiat furent traversées par de très dures épreuves qui furent cependant l’occasion de la fondation des deux abbayes de Kergonan. Le projet de notre fondation remonte, en effet, à ces mois passés en exil par dom Delatte, en juillet 1893, auprès de l’abbé Yves-Marie Schliebusch, pittoresque curé de Kerentrech (Lorient), très lié à Solesmes.

Dès lors, dom Delatte n’eut de cesse de soutenir notre jeune communauté et l’entoura de toute sa sollicitude paternelle. Notre famille se trouvant exilée en Angleterre durant dix-huit années, il l’éclaira, l’aida, la fortifia en la faisant bénéficier de sa riche doctrine et de ses enseignements touchant la vie spirituelle.

« La vie bénédictine est contemplative par définition. Son essence et son intention première, c’est de tendre directement à Dieu. Mais elle a aussi un caractère éminemment liturgique, du fait que la liturgie est l’instrument premier et le moyen de cette contemplation à laquelle elle est vouée. »

Mère Cécile Bruyère

Jeanne-Henriette (« Jenny ») Bruyère est née à Paris le 12 octobre 1845. Douée de multiples dons naturels, dotée dès avant l’âge d’une maturité remarquable et d’une grande force d’âme, elle fut très jeune encore confiée aux soins de dom Prosper Guéranger qui la prépara à sa première communion et veilla à sa formation religieuse.

histoire_fondateurs_mereBruyere-221x300Jenny eut très tôt le désir de consacrer sa vie à Dieu. En 1866, dom Guéranger fonda alors avec elle l’abbaye Sainte-Cécile. Mère Cécile-Jenny Bruyère en devint la première abbesse en 1869, à l’âge de 24 ans.

Sous son gouvernement, le monastère de Sainte-Cécile eut très vite un grand rayonnement, tandis que le nombre des moniales s’accroissait de jour en jour. En 1889, elle fonda l’Abbaye Notre-Dame de Wisques en Artois, puis, en 1898, Saint-Michel de Kergonan.

Mère Cécile veilla avec une sollicitude très maternelle sur ses fondations. Elle choisit elle-même le lieu où fut édifié le monastère de Saint-Michel. Pendant l’été 1896, dans les 25 hectares réservés aux moniales, elle cherchait sur quelle partie du terrain construire le bâtiment. Alors qu’elle arpentait la propriété, accompagnée de deux moniales, sans trouver de solution satisfaisante, elle entendit la cloche paroissiale sonner l’Angelus. Les moniales se mirent à genoux, récitèrent la prière, puis se relevant eurent la même pensée : « C’est ici que sera le monastère ».

Mère Cécile accompagna les premières fondatrices et resta un mois avec elles. Dans sa première conférence à Saint-Michel, le 21 août 1898, elle exprima avec clarté l’idéal proposé à la jeune communauté :

« Si les âmes sont élevées, vous serez toutes étonnées de voir combien celles qui viendront dans la suite entreront avec facilité dans ce courant surnaturel que vous aurez établi… Si chacune cherche toujours le vrai, l’âme collective sera ce qu’elle doit être. Ah, mes enfants, tâchez de faire à Saint-Michel un tempérament vrai… Oh, il faut absolument qu’à Saint-Michel, tout soit vrai ! »

Elle mourut à Ryde, sur l’île de Wight en Angleterre, où sa communauté avait trouvé refuge suite à la loi de 1901 sur les associations.

Nos abbesses

 

 

Mère Lucie Schmitt

histoire_abesses_schmitt-210x300Mère Lucie Schmitt est née à Niort le 8 octobre 1849.

Elle entendit l’appel du Seigneur à l’occasion de l’ordination sacerdotale de son frère, le 14 septembre 1873, en la fête de l’Exaltation de la Croix.

Trois ans plus tard, le mercredi de Pâques 1876, elle entrait à Sainte-Cécile de Solesmes. Mère Lucie se mit à l’école de Mère Cécile Bruyère avec toute l’énergie de son tempérament vif, absolu, plein d’ardeur et de générosité.

Elle fit profession le 2 octobre 1877 et fut nommée cellérière en 1884, à l’âge de 34 ans. Chargée de veiller au temporel du monastère, elle prépara généreusement la fondation de Notre-Dame de Wisques en 1889, puis celle de Saint-Michel, ignorant qu’elle serait désignée pour conduire l’essaim qui allait s’envoler pour la Bretagne.

Une union fraternelle très intime la liait à Mère Marie Cronier, fondatrice de Dourgne, qui avait passé quelques temps à Sainte-Cécile de Solesmes. En 1896, Mère Cécile décida d’emmener Mère Lucie avec elle pour la bénédiction abbatiale de la nouvelle abbesse de Dourgne. Elle y resta deux mois et y reçu à son insu une initiation à son futur rôle d’abbesse. Elle avait de longues et intimes conversations avec Mère Marie Cronier qui la faisait entrer dans son gouvernement intérieur et l’initiait à certains procédés pour bien diriger les âmes.

Le 24 mai 1898, Mère Cécile annonça à sa cellérière qu’elle serait Prieure de la jeune fondation de Saint-Michel. Elle se promit de tout faire pour que « le Seigneur prenne bien toute la place et que lui seul règne à Saint-Michel en continuant les traditions de Sainte-Cécile. » Le 10 août suivant, en la fête de saint Laurent, les vingt-trois fondatrices furent désignées en séance capitulaire.

Sous la direction de Mère Lucie, la jeune communauté prit très vite un bel essor : les vocations ne manquaient pas et l’union la plus étroite régnait entre la mère et les filles. Le départ en exil fut une très grande épreuve. Mais la communauté ne cessa de s’agrandir.

Ce qui caractérise notre Mère Lucie, c’est en premier lieu sa foi et son espérance, selon sa devise : Spes non confundit, « L’espérance ne déçoit pas ». Sa confiance en l’Amour du Seigneur au travers de tous les événements était rayonnante : « L’âme éprise de l’unique amour ne peut voir que des effets de cet amour en toutes les circonstances de la vie. » Cette attitude était pour elle celle de la moniale : « La parfaite virginité de l’âme, c’est de penser comme Dieu, vouloir comme Dieu, aimer comme Dieu, agir comme Dieu », « La vraie virginité, c’est l’adhérence parfaite et constante à Dieu. »

Un autre trait du caractère de Mère Lucie est son esprit de disciple. Elle considérait qu’elle avait reçu un dépôt et qu’elle n’avait d’autre rôle que de le transmettre : « Il faut continuer la tradition, disait-elle cinq mois avant sa mort… D’abord dans l’office divin. » « Que notre grande habileté soit de vivre de la foi de l’Église. Les vrais enfants de la sainte Église font ce que fait leur Mère. Elle chante, ils chantent… Si vous voulez être de vrais enfants à qui le Royaume des Cieux est promis, laissez le Saint-Esprit prendre la place dans votre âme, et aussitôt la contemplation naîtra puisque lui-même, l’Esprit de Dieu poussera des gémissements inénarrables. Suivez le chant de l’Église. Ayez son exultation et elle vous sera imputée à vous-mêmes. »

Le 15 janvier 1938, au soir de la fête de saint Maur, l’âme de notre Mère Lucie s’envola vers son Seigneur.

Mère Raphaël Estrabou

histoire_abesses_Estrabou-200x300Dotée de grand dons naturels, Mère Raphaël fut d’abord maîtresse des novices, puis, à la mort de Mère Lucie, deuxième abbesse de Saint-Michel. Elle avait pour devise Ad deificum Lumen, « Vers la lumière déifique » : « La vie contemplative est un regard sur Dieu, un arrêt de l’âme, d’une âme fixée sur Dieu et les choses de Dieu… Devenir une âme qui prie, une âme constamment occupée de Dieu, qui fait réflexion sur Dieu, c’est le grand hommage de la créature fixée sur Dieu. Voilà le fruit de notre vie. » (Mère Raphaël Estrabou)

Lors de la débâcle de 1940, elle accueillit des moniales qui fuyaient devant les allemands. Elle dut ensuite faire face au second exil de la communauté. En mai 1943 les troupes allemandes d’occupation réquisitionnèrent les bâtiments du monastère, laissant à la communauté la disposition des terres agricoles. Le manoir de Coët-Candec en Grandchamp fut le lieu de refuge des moniales. On s’y installa aussi bien que possible et la vie continua.

À la fin de la guerre, la charge d’abbesse excédant ses forces, elle donna sa démission et se retira au monastère de Dourgne où elle rendit son âme à Dieu le 18 mars 1985.

Mère Jeanne Paris

Jeanne Paris est née à Arras (Pas de Calais) le 23 mai 1902. Jeune fille vive et intelligente, elle découvrit la vie bénédictine à la lecture de l’Année liturgique de dom Guéranger.

histoire_abesses_paris-226x300C’est à Notre-Dame de Wisques qu’elle commença sa vie monastique. Elle y fit profession en la fête de saint Jacques, le 25 juillet 1930. Nommée maîtresse des novices, elle conduisit son noviciat à Saint-Michel puis à Solesmes pendant la guerre.

En 1947, elle fut envoyée à Saint-Michel pour succéder à Mère Raphaël Estrabou. La bénédiction abbatiale eut lieu le 16 octobre en la fête de Saint-Michel-au-Péril-de-la-Mer. Commentant sa devise In fide et caritate, « Dans la foi et la charité », elle disait :

« Quel a été le premier modèle de foi sinon saint Michel ? Et où l’a conduit cette foi, sinon à être le prince de ceux qui sans cesse louent Dieu et exécutent ses ordres ? En cela encore qu’il soit notre modèle. Que cette foi ardente, que cette adoration parfaite soient l’objet de tous nos désirs et donc de nos efforts, et ceci dans l’amour : dans la foi et la charité. »

Accordée au jugement de l’Église, elle conduisit avec discernement notre communauté dans la voie de rénovation préconisée par le Concile Vatican II.

Exigeante sur l’assiduité à l’office et la beauté de la liturgie, elle entreprit la construction de l’église abbatiale. Des circonstances imprévues et providentielles permettaient de commencer les travaux le 16 octobre 1967, et le 17 octobre 1970, dom Jean Prou accomplissait la Dédicace en consacrant l’église à Notre-Dame des Anges.

En 1982, elle se retira de la charge abbatiale. Elle s’éteignit doucement le 4 juin 1986.

Mère Marie-Françoise Euverte

histoire_abesses_Euverte-211x300Née à Paris, le 9 juin 1930, Mère Marie-Françoise entra à Sainte-Cécile de Solesmes le mardi de Pâques 27 mars 1951 et fit profession en la fête de l’Épiphanie 1953. Elle était Sous-Prieure lorsqu’elle fut envoyée à Saint-Michel comme maîtresse des novices en 1979. Le 18 mars 1983, elle fut élue 4e abbesse de Saint-Michel prenant pour devise Soli Deo placere, « Plaire à Dieu seul », trois mots tirés de la Vie de saint Benoît. Mère Marie-Françoise commentait : « Saint Paul nous dit que la femme mariée « cherche à plaire à son mari » et que celle qui est consacrée au Seigneur n’a souci que de Lui, désirant Lui plaire en tout. Dès l’ancienne Alliance, c’est l’attitude fondamentale des amis de Dieu. Elle a, pour nous moniales, une nuance spéciale de recherche aimante et constante de la volonté, du bon plaisir de Celui à qui nous sommes unies par notre profession. Elle est totale : elle prend tout l’être, toutes les capacités de vivre et d’aimer. »

Mère Marie-Françoise eut à cœur de poursuivre la mise à jour des adaptations de la Règle à notre époque, à la suite du Concile, dans la pensée de l’Église. Son abbatiat porte l’empreinte d’une grande sollicitude pour la formation des moniales : études philosophiques et théologiques, mais aussi cours de chants. Elle nous fit ainsi enregistrer trois CD de chant grégorien.

En août 2007, elle présenta sa démission. Elle continua ensuite à rendre service partout où elle le pouvait, dans la plus grande discrétion.

Elle fut rappelée à Dieu le 22 avril 2021.

Mère Laurence Dupré la Tour

histoire_abesses_dupre-188x300Mère Laurence Dupré la Tour est née à Lannemezan, le 11 août 1948. Entrée au monastère en 1976, elle fit profession le lundi de pâques 1979. Après avoir travaillé au potager, à la ferme et à l’infirmerie, elle devint Maîtresse des novices puis Prieure. Élue 5e abbesse de Saint-Michel le 3 septembre 2007, elle reçut la bénédiction abbatiale des mains de Monseigneur Centène le 2 décembre suivant, 1er dimanche de l’Avent, à Sainte-Anne de Kergonan.

Elle a entrepris la restauration de l’église abbatiale après l’incendie de 2007, œuvre couronnée par la consécration du nouvel édifice, le 29 avril 2012.

La devise abbatiale de notre Mère : Nolite timere, « N’ayez pas peur ! » est une invitation à marcher résolument de l’avant sous la protection de notre grand archange saint Michel.